La Théorie Anthropologique du Didactique (TAD) occupe désormais une place de premier plan au niveau international dans la recherche en didactique. Cinq congrès internationaux ont déjà été organisés autour de la TAD : le premier s’est tenu à Baeza (Espagne) en octobre 2005, le second à Uzès (France) en novembre 2007, le troisième à Sant Hilari Sacalm (Espagne) en janvier 2010, le quatrième à Toulouse (France) en avril 2013 et le cinquième à Castro Urdiales (Espagne) en janvier 2016. Comme par le passé, ce sixième congrès souhaite rassembler tous les chercheurs intéressés par le cadre théorique que propose la TAD, autour des objectifs suivants :
Remarque particulière sur la portée et les langues officielles du congrès.
Le programme de recherche de la TAD s’est développé dans un premier temps dans les communautés francophones et hispanophones de la didactique des mathématiques. Il s’est cependant développé à un niveau plus international tout en abordant des phénomènes didactiques plus larges, tant du point de vue des spectres de savoirs considérés (par exemple, les sciences naturelles) que des types d’institutions dans lesquelles ces savoirs diffusent (par exemple, les musées ou les moyens de communication). Par conséquent, nous invitons tout particulièrement à participer au congrès les chercheurs en didactique de quelque champ de savoir que ce soit, quelque soit le pays dans lequel ils exercent. Sachant que la majorité des chercheurs sont de plus en plus souvent capables de comprendre au moins l’anglais, nous incitons fortement ceux d’entre les participants qui le peuvent à écrire et présenter leurs communications dans cette langue. Pour autant, nous ne renonçons pas à la tradition des congrès précédents et les communications orales et affichées conçues en espagnol et en français seront acceptées. Les organisateurs feront leur possible pour permettre que cette organisation trilingue soit une expérience enrichissante et profitable à tous les participants
La diffusion croissante de la théorie anthropologique du didactique soulève un problème important comportant plusieurs questions non indépendantes. L’une d’elles est relative au degré de pénétration de la TAD dans un ensemble varié de domaines de recherche en didactique qui vont bien au-delà des mathématiques (où la TAD trouve son origine), depuis la littérature jusqu’aux sciences, en passant par l’art et l’informatique. Une question solidaire a trait à la manière dont les chercheurs utilisent la TAD et surtout aux parties de la TAD qu’ils utilisent effectivement. La pleine portée de la théorie est-elle reconnue et mise à profit ? Y a-t-il des malentendus sur ce que la TAD peut ou ne pourrait pas, encore aujourd’hui, réaliser ? Que devons-nous faire à cet égard ? Ce thème appelle donc un effort d’évaluation ouvert et dynamique des recherches menées dans différentes régions du « continent didactique » sous les auspices de la TAD.
Ce thème a trait à l’étude de la transition historique du paradigme classique (fondé sur l’accès consécutif à des connaissances antérieurement établies) au paradigme didactique émergent dans lequel, idéalement, on part d’une question pour lui donner une réponse, sans se soucier a priori des types d’outils utiles pour élaborer la réponse cherchée. Dans ce paradigme du questionnement du monde, dans lequel la notion d’enquête (sur une question donnée) et de parcours d’étude et de recherche (PER) joue un rôle clé, les œuvres de la culture ne disparaissent pas : elles se voient attribuer un rôle plus authentiquement fonctionnel, qui requiert l’étude d’une œuvre donnée en synergie avec d’autres œuvres, dans le but de donner une réponse appropriée à une question ou un ensemble de questions, qui, corrélativement, deviennent une partie intégrante d’un curriculum d’un type nouveau fondé sur l’étude de questions. Les présentations concernant la modélisation et l’étude critique, d’un point de vue inspiré par la TAD, de la notion de inquiry-based teaching seront bienvenues. Les études touchant les questions soulevées par la conception de curriculums fondés sur la notion d’enquête sont particulièrement encouragées.
Quiconque découvre la TAD en tant que complexe praxéologique doit se rappeler que nombre de ses éléments constitutifs clés ont été créés dans le cadre de la formation des professeurs, avec l’objectif de transformer le « métier d’enseignant » en une profession pleinement développée. Le cœur du présent thème est l’étude des « semi-professions » enseignantes dans un cadre scolaire, universitaire ou de formation professionnelle. Cette étude se fonde sur deux concepts principaux, d’abord celui de profession (comme distinct de la notion de « semi-profession »), ensuite celui de problèmes d’une profession, qui renvoient aux difficultés éprouvées dans l’exercice du métier. L’idée centrale, ici, est que, quelque « subjectif » qu’elle apparaisse à autrui, toute difficulté observée doit être prise au sérieux et regardée comme un problème à résoudre dans le cadre de la TAD. Les études montrant comment cela peut être réalisé seront les bienvenues, qu’elles portent sur de « grandes questions » ou soient consacrées à de supposés « simples détails » de la pratique enseignante.
Le comité scientifique se compose de Hamid Chaachoua (Université de Grenoble Alpes), organisateur principal, Marianne Achiam (University of Copenhagen, Denmark), Michèle Artaud (Aix-Marseille Université), Berta Barquero (Universidad de Barcelona), Annie Bessot (Université de Grenoble Apes), Catherine Bonnat (Université de Grenoble Alpes), Marianna Bosch (Universitat Ramon Llull, Barcelona), Jean-Pierre Bourgade (Aix-Marseille Université), Alain Bronner (ESPE de Montpellier, Francia), Corine Castela (Université de Rouen), Yves Chevallard (Aix-Marseille Université, Francia), Gisèle Cirade (ESPE de Toulouse, Francia), Marina De Simone (Université de Grenoble Alpes), Francisco Javier García (Universidad de Jaén), Josep Gascón (Universitat Autònoma de Barcelona), Isabelle Girault (Université de Grenoble Alpes), Thomas Hausberger (Université de Montpellier), Sébastien Jolivet (Université de Grenoble Alpes), Nadia Hardy (Concordia University, Montréal), Caroline Ladage (Aix-Marseille Université), Patricia Marzin (Université de Grenoble Alpes), Pedro Nicolás (Universidad de Murcia), María Rita Otero (Universidad Nacional del Centro de la Provincia de Buenos Aires, Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Tecnológicas), André Pressiat (Université d’Orléans), Maggy Schneider (Université de Liège), Tomás Ángel Sierra (Universidad Complutense de Madrid), Carl Winsløw (University of Copenhagen, Denmark), Floriane Wozniak (ESPE de Strasbourg, France).